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Poneys et chevaux : une différence de taille ?

Aujourd’hui, nous allons essayer d’expliquer le plus clairement possible la (ou les) différence(s) entre un poney et un cheval.
La taille en fait évidemment partie, mais la réalité est un peu plus complexe que ça… Et il est parfois difficile de s’y retrouver.

Cheval, poney, shetland, cheval miniature, double-poney, Poney A B C ou D, petit cheval, grand poney, croisements et j’en passe. Il y a quand même de nombreux moyens de se tromper lorsqu’on désigne un équidé. Lesquels sont des poneys, lesquels sont des chevaux, qu’est-ce qui les différencie… Nous allons essayer de démêler tout ça !.

Comment mesure-t-on la taille d’un poney ou d’un cheval ?

La première idée qui vient à l’esprit lorsque nous demandons la différence entre un poney et un cheval, c’est la taille. En effet, elle fait partie des critères différenciants, nous allons donc commencer par rappeler quelle est la manière de mesurer la taille d’un cheval (ou d’un poney, évidement).
La plupart d’entre vous le savent, la taille d’un cheval est mesurée au garrot (comme pour un chien d’ailleurs). Le garrot est une partie du dos du cheval, situé au niveau de la jonction entre le dos et l’encolure. Il ressemble à une bosse de forme arrondie et est (généralement) la partie la plus haute du dos. L’outil utilisé pour la mesure est appelé une toise. Elle se place verticalement, juste derrière l’antérieur du cheval qui doit se situer sur une surface plane, les quatre pieds bien posés au sol.

La taille : un paramètre déterminant pour les compétitions

Il existe plusieurs différences entre un cheval et un poney… Mais pour commencer, il semble important de préciser qu’ils appartiennent tous les deux à la même espèce. Contrairement à un âne par exemple, qui fait bien partie de la grande famille des équidés, mais qui n’est pas de la même espèce que les chevaux et les poneys. Les chevaux et les poneys peuvent donc se reproduire entre eux et donner naissance à des individus fertiles , de manière naturelle.
Du point de vue de la taille, on considère qu’un poney mesure moins d’1m48 (non ferré) au garrot, et un cheval mesure donc d’1m49 ou plus. La taille est déterminante d’un point de vue sportif.
C’est sur cette règle que s’appuie la FFE (Fédération Française d’Equitation) pour déterminer dans quelle catégorie tel cheval ou tel poney à le droit de concourir.
Les épreuves poneys sont exclusivement réservées aux « poneys » de moins d’1m48 non ferrés (ou 1m49 ferré).
Il existe 4 sous-catégories, dans la catégorie « poney ». Chacune est réservée à tel ou tel poney en fonction de sa taille.

        • Poney A : entre 0 et 1m07
        • Poney B : entre 1m08 et 1m30
        • Poney C : entre 1m31 et 1m40
        • Poney D : entre 1m41 et 1m48

Ces tailles sont indiquées pour un poney non ferré, il faut rajouter 1cm pour un poney ferré.
Mais pour compliquer un peu les choses, il existe une dernière catégorie :

        • Poney E : plus d’1m48 (ou 1m49 ferré).

Cette catégorie est réservé aux poneys (avec au moins 1 parent d’origine poney) mais qui sont « hors-cote ».

cheval et cavalier qui sautent un obstacle en compétition

Il faut donc bien avoir en tête que ces appellations rentrent dans le cadre sportif et compétitif, et qu’elles n’ont pas forcément de lien avec les origines ou la race de l’équidé. Elles permettent de créer des catégories pour règlementer les épreuves.

Un autre point qui peut embrouiller un peu l’esprit, c’est que la règle de la taille n’est valable que dans un sens.
Je m’explique : Un équidé de plus d’1m48 n’a pas le droit de concourir en épreuve poney, MAIS un poney a le droit de concourir en « épreuve cheval ». En clair, il est possible de surclasser un poney, mais pas de sous-classer un cheval. Tout comme un poney C à le droit de concourir dans les épreuves prévues pour les poneys D (mais l’inverse n’est pas autorisé).

On Pourrait donc reformuler en indiquant que : les épreuves A, sont réservées aux poneys mesurant maximum 1m07 ; les épreuves B, pour les poneys mesurant maximum 1m30 ; etc.

En revanche il n’y a pas de sous-catégories liées à la taille, dans le cadre de la « compétition cheval ». Vous avez le droit d’aller faire une épreuve cheval avec un poney mesurant 1m25, rien ne vous en empêche. Mais vous allez certainement vous retrouver face à des chevaux d’1m80. Est-ce une bonne idée ? Ça c’est encore un autre sujet !

Mais alors, comment un poney peut-il mesurer plus d’1m48, si c’est justement cette limite de taille qui les distingue ?

Eh bien justement, c’est parce que la taille n’est pas le seul paramètre à prendre en compte. Car en dehors du domaine sportif, on ne différencie pas les poneys et les chevaux de la même manière. En effet, il existe des races de « chevaux » et des races de « poneys », ce qui explique également les petites différences physiques et physiologiques entre les deux. Certaines races de chevaux sont d’ailleurs connues pour avoir une taille généralement inferieure à 1m48 comme le cheval Camarguais, qui mesure généralement entre 1m35 et 1m50.

Un poney avec des origines « poney », autrement dit qui a des parents de race poney, mais il peut être « hors cote » et mesurer plus d’1m48. C’est donc bien un poney, mais il n’aura pas le droit de concourir dans cette catégorie.

A l’inverse, un cheval, qui est issu de deux parents avec des origines « cheval », peut être plus petit que 1m48. Il existe également des croisements entre poneys et chevaux puisqu’on le rappelle, ils font partie de la même espèce.

Les différences pysiques et physiologiques entre poney et cheval.

Physiquement :

Plus petits certes, les poneys sont également un peu plus trapus et plus « ronds » que les chevaux, qui ont tendance à être plus sveltes et élancés.
Leurs proportions sont également différentes puisque les poneys ont des membres proportionnellement moins longs que les chevaux. Les poneys ont également une encolure proportionnellement plus courte et plus épaisse, ainsi qu’une plus grosse tête (on peut bien évidement pendre l’exceptions des poneys welsh, connus et reconnus pour leur petite tête fine).
Les chevaux ont également les poils et les crins plus fins et moins denses que les poneys, connus pour leur crinière abondante et leur poil de « nounours ».

Physiologiquement :

Les poneys sont plus résistants et plus robustes face aux températures extrêmes et intempéries ce qui leur donne une espérance de vie globalement plus élevé que leurs congénères avec 20-25 ans pour les chevaux, contre 25-30 ans pour les poneys (en moyenne).

Anecdote : Malgré ces espérances de vie, le cheval le plus vieux du monde à vécu jusqu’à 62 ans, tandis que le poney le plus vieux du monde est mort à l’Age de 56 ans. C’est donc un cheval qui détient le record de longévité, malgré une espérance de vie moins élevée .

Les poneys ont proportionnellement plus de force que les chevaux, puisqu’ils peuvent tracter 2 fois leur poids (contre la moitié de leur poids pour les chevaux).
Les poneys et les chevaux se développent également à une vitesse différente. En effet, on dit que les chevaux sont plus « tardifs » que les poneys et atteignent la maturité aux alentours de 7 ans, contre 6 ans pour un poney.

Coté caractère :

En faisant de grandes généralités, on aura tendance à dire que le poney à un caractère plus docile que le cheval. Mais c’est un critère très subjectif, puisque comme pour les humains, chaque poney ou cheval a son caractère bien à lui. On peut, à la limite, trouver des caractères ressemblants selon les races de chevaux et de poneys. Chaque race est également plus ou moins sanguine, et têtue. Mais nous pouvons également nuancer ces caractères avec l’âge du cheval ou du poney. Même s’il existe toujours des exceptions, un « jeune » aura tendance à être plus joueur et peureux, qu’un individu plus âgé.

Troupeau de 3 poneys et 1 poulain.

Troupeau de poneys (dont 1 poulain couché)

Troupeau de chevaux.

Troupeau de chevaux

Les poneys de sport

Aujourd’hui, on entend souvent parler de « poneys de sport », mais alors qui sont-ils et en quoi sont-ils différents ? Je m’apprête encore une fois à essayer d’expliquer un terme, dont les limites restent très floues…
Lorsque je décrivais les « poneys » un peu plus haut, je les décrivais comme des animaux un peu rustiques, pas hyper agiles, dociles et plus calmes que les chevaux. Ce sont d’ailleurs pour ces caractéristiques qu’on avait l’habitude de les réserver aux enfants. Mais depuis quelques dizaines d’années, la compétition à poney se démocratise fortement. Des croisements sont effectués pour obtenir des poneys de qualité, avec les meilleures aptitudes sportives possibles. Il faut donc qu’ils mesurent moins d’1m48, mais qu’ils soient aussi agiles que des chevaux.
C’est dans cet objectif de performance et de compétition que les « poneys de sport » d’aujourd’hui, ne correspondent plus vraiment aux critères physiques des poneys d’origine. Crinière coupée et poils tondus, ces véritables athlètes n’ont rien à envier aux chevaux. On retrouve des poneys avec des physiques athlétiques, qui ont plus de sang et de caractère. On est donc très loin des poneys shetlands. De plus, de nombreux croisements entre race de poneys et de chevaux ont été effectués, toujours dans le but d’améliorer la qualité de ces poneys. Beaucoup de poneys de sport sont issus de croisement avec un père cheval et une mère poney par exemple.
C’est également avec ce type d’évolution que la différenciation physique entre un poney d’un cheval devient de plus en plus compliquée. La frontière est très fine et les paramètres à prendre en compte sont nombreux et subjectifs.

Mais alors qu’est-ce qu’un double poney ? 

On entend très souvent le terme « double-poney », mais ce n’est un pas un terme professionnel ou scientifique. Un double-poney désigne en réalité les poneys C ou D, mais il s’apparente plutôt au jargon de l’équitation et est principalement utilisé par les amateurs, les professionnels auront tendance à éviter de l’employer.
Le mot « double-poney » est justement employé pour faire comprendre à l’interlocuteur qu’il est question d’un « grand » poney, et non pas d’un poney shetland (comme certains peuvent avoir tendance à l’imaginer lorsqu’ils entendent le mot « poney »).

Quelques exceptions

Shetland, Falabella, cheval miniature :

Le shetland est une race de poney originaire d’Ecosse. Ce terme est souvent utilisé pour désigner ces petits poneys pleins de poils et mignons, que montent les enfants. Il mesure généralement entre 75cm et 1m07 et fait donc partie de la catégorie de poney A. Mais tous les poneys A ne sont pas des shetlands, car il s’agit bien d’une race en particulier. A l’inverse un shetland un peu plus grand que la norme, être dans la catégorie des poneys B, ça n’en reste pas moins un shetland 😊. C’est le langage courant qui à petit à petit incité tout le monde à appeler tous les petits poneys des « shetlands ».
Mais il existe d’autres races encore plus petites, et pourtant, ce sont des chevaux. Je parle ici des Falabellas et des chevaux miniatures. C’est au travers de ces races que l’on peut comprendre que la taille ne fait pas tout, en effet, ces deux races sont considérées comme des chevaux à cause de leur morphologie. Bien qu’ils soient tout petits (entre 70 et 85 cm environ), leur carrure s’apparente à celle d’un cheval, plus fin, plus élancé et plus fragile qu’un poney. On considère que ce sont des répliques miniatures des chevaux. Leur allure plus élancée peut être constaté facilement grâce à leur poids, soit environ 60gk pour un Falabella, alors qu’un shetland pèsera entre 150 et 200kg
Ce ne sont pas des poneys « nains », car le nanisme peut être héréditaire ou pathologique (lié à une maladie ou bien un dysfonctionnement lors de la croissance), et se traduit par une taille anormalement petite par rapport à la taille moyenne des autres individus. Or ici, tous les individus de la race ont cette petite taille qui leur est caractéristique.
Ce ne sont pas non plus des bébés chevaux. Leur petite taille est leur taille adulte et définitive.

Et le cheval de trait alors ?

Si on suit le raisonnement concernant les Falabellas, on peut se dire que les chevaux de traits doivent-être considérés comme des poneys… ?
Eh bien non, malgré leur physique et leurs aptitudes semblables à celles de poneys : grande force, leur physique plutôt arrondi, des crins épais et abondants, leur robustesse, etc. Les chevaux de traits sont bien considérés comme des « chevaux » et non des poneys. C’est encore un exemple qui prouve que même avec tous les efforts du monde, il est très compliqué de caractériser un cheval et un poney, de manière globale.

En résumé ça donne quoi ?

      • Dans le domaine sportif, on différencie les poneys des chevaux en se fiant uniquement à la taille. Elle permet de déterminer quel équidé peut participer à telle ou telle épreuve. C’est la taille qui va catégoriser chaque équidé.
      • Ils font partie de la même espèce, mais il existe des races de poneys et des races de chevaux. Dans ces termes-là, un poney n’est pas toujours plus petit qu’un cheval. C’est leur origine qui les différencie.
      • On peut observer des différences physiques, physiologiques et de caractère entre les poneys et les chevaux, mais ces indications restent très subjectives.
      • Il existe des exceptions (Falabella par exemple) qui rendent difficile la différenciation claire et précise des poneys et des chevaux.

Si vous avez un doute, la race indique parfois s’il s’agit d’un cheval ou d’un poney (deutch reit pony, poney welsh, cheval selle français, Quarter horse). Mais de nombreuses races ne l’indiquent pas, cependant avec de l’expérience, vous apprendrez que le pottok est un poney par exemple, ou que les « pur-sang » sont des chevaux. Cela peut vous guider.

Conclusion

Même si ce démêlage semble très compliqué, il n’y a pas qu’une seule et unique bonne réponse. Tout dépend des critères sur lesquels vous vous appuyez : la taille ou l’origine (race)… ou un peu des deux. Les croisements entre poneys et chevaux donnent naissance à un équidé qui aura une race indiquée sur ses papiers (selon des critères déterminés par l’IFCE), par exemple PFS (Poney Français de Selle), qui indiquera s’il est « poney » ou « cheval ». Pour les chevaux OC et ONC, c’est généralement la taille qui vous permettra de trancher (la morphologie peut être un indicateur également, ainsi que la race des parents si possible, pour les OC).
Encore une fois, il suffit d’en débattre et de se mettre d’accord sur les paramètres que vous prenez en compte. Il faut aussi admettre que les apparences et les idées reçues peuvent être parfois trompeuses. Plus vous vous y intéresserez et plus vous pratiquerez, plus il vous sera facile de connaitre et de reconnaitre telle ou telle race car la théorie ne suffit pas !
Alors ouvrez l’œil et observez, la curiosité n’est pas toujours un défaut😉